[BOUQUINS] Anthony Neil Smith – Lune Noire

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A. Neil Smith - Lune Noire
Titre : Lune Noire
Auteur : Anthony Neil Smith
Éditeur : Sonatine
Parution : 2019
Origine : USA (2008)
304 pages

De quoi ça cause ?

Billy Laffite est adjoint au shérif du comté de Yellow Medicine. Il a une vision très personnelle de la loi et n’hésite pas à franchir la ligne jaune pour arriver à ses fins.

Quand son amie, Drew, lui demande d’aider son petit copain, une petite frappe notoire qui s’est une fois de plus mis dans la merde, il n’hésite pas avant de prendre les choses en mains, bien décidé à gérer la question à sa manière.

Billy Laffite ne le sait pas encore, mais il vient de mettre les pieds dans une mécanique qui le dépasse largement. Quand les premiers cadavres font leur apparition, il est déjà trop tard pour faire machine arrière…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Sonatine, comme d’hab.

Avant même la parution du bouquin, j’avais flashé sur sa couv’.

Parce que j’adore les flics borderline (et plus si affinités).

Ma Chronique

Je remercie les éditions Sonatine et Net Galley pour leur confiance renouvelée.

Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre… oups on rembobine, me suis trompé de bande !

Au commencement (comprendre au début du présent bouquin), on fait connaissance avec Billy Laffite alors qu’il est détenu par le FBI. On apprend assez rapidement que Laffite n’est pas franchement du genre incorruptible, loin s’en faut ! Du coup on a envie de comprendre comment il est arrivé là…

Vous vous demandez peut-être si je ne suis pas en train de vous faire un bis repetita de ma chronique de Corruption, le roman de Don Winslow, qui fut mon coup de cœur 2018. Que nenni ! Je reconnais volontiers que les deux romans débutent de façon assez similaire, mais Anthony Neil Smith s’engage rapidement sur une voie radicalement différente de celle empruntée par Don Winslow.

Si vous aimez les romans noirs bien noirs (humour compris) ? Vous en avez marre de ces héros qui pensent et lavent plus blanc que blanc ? Vous voulez un héros bad ass pur jus ? Alors incontestablement Lune Noire est le bouquin qu’il vous faut !

Histoire de vous plonger au cœur de l’action Anthony Neil Smith opte pour un récit à la première personne, vous voilà dans la peau de Billy Laffite. Un costume qui peut parfois piquer aux entournures, plus encore que l’horrible pull en laine miteux offert par mamie à Noël dernier !

Passe encore que Billy soit roublard, menteur, fonceur, magouilleur, queutard, un poil alcoolo, un brin suicidaire… j’en passe et des meilleurs ! Il est aussi et surtout doté d’un tempérament sanguin qui va systématiquement privilégier l’instinct à la réflexion ; pour le meilleur (parfois) ou pour le pire (souvent)…

Le genre de gars que l’on serait tenté de prendre en grippe d’entrée de jeu ; eh bien non ! Je n’irai pas jusqu’à dire qu’à force de voir les choses à sa manière ou fini par adopter sa façon de faire et de penser, mais il n’en reste pas moins que l’auteur sait y faire pour nous rendre son antihéros sympathique et attachant (même si parfois on a envie de lui foutre des baffes).

Tout comme je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est foncièrement bon dans le fond (ou alors il faut creuser longtemps) mais il n’en reste pas moins qu’il a un grand cœur. La preuve ? C’est en voulant aider une amie (avec, il est vrai, une arrière-pensée lubrique) qu’il se retrouve impliqué dans une affaire de sûreté nationale et de terrorisme.

Face à lui, l’agent fédéral Franklin Rome, convaincu plus que de raison (à ce stade c’est même maniaco-obsessionnel) que Laffite est en lien direct avec ce réseau terroriste. Sûr de son bon droit Rome va tout mettre en oeuvre pour obtenir des aveux.

Le bouquin ne se limite pas une confrontation entre Laffite et Rome, il est bien plus dense que cela et fait intervenir de nombreux autres acteurs. C’est volontairement que je passe sous silence le cœur même de l’intrigue et le rôle de ces autres personnages. C’est un roman qui mérite d’être effeuillé progressivement afin d’en savourer chaque instant… laissons au seul lecteur la seule jouissance de le déflorer à son rythme.

Quand je suis arrivé à la fin du roman mon premier réflexe a été de me dire : « Ah bin merde alors, c’est déjà fini« . Il faut dire que ce final sonne un peu comme le top départ d’un second round. Et second round il y aura bel et bien puisque Sonatine va nous proposer de retrouver Billy Laffite en septembre avec le roman Bête Noire. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, un troisième tome est déjà disponible en VO ; on peut légitimement espérer le voir figurer dans le prochain catalogue de l’éditeur.

Avec ce roman Sonatine ose, une fois de plus, proposer un titre qui sort des sentiers battus, et c’est justement pour ça que l’on aime cette maison d’édition.

MON VERDICT
Coup de poing

Une réflexion au sujet de « [BOUQUINS] Anthony Neil Smith – Lune Noire »

  1. On sent qu’avec Laffite il n’y aura pas de fuites !

    Oui, je sais, pas terrible, mais on est vendredi soir et j’ai fait du grand rangement de printemps à la maison :p

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