[BOUQUINS] Michaël Mention – Bienvenue A Cotton’s Warwick

M. Mention - Bienvenue à Cotton's WarwickComme annoncé précédemment je poursuis mon petit bonhomme de chemin dans le catalogue des éditions Ombres Noires, Au menu du jour Bienvenue A Cotton’s Warwick de Michaël Mention. Et autant vous prévenir de suite : c’est du lourd, du très, très lourd !
Cotton’s Warwick, un bled paumé au fin fond de l’Outback australien. Par 50° à l’ombre il ne faut pas grand chose pour que les esprits s’échauffent, surtout que là-bas les esprits et les âmes ne brillent guère par leur grandeur, loin s’en faut ! Le Ranger Quinn règne en maître (presque) incontesté sur cette petite communauté de dégénérés…
Aaah l’Outback… Hmouais, oubliez les sentiers balisés et les cartes postales pour touristes, Cotton’s Warwick c’est plutôt une antichambre de l’Enfer. Incontestablement l’endroit de la planète qui regroupe la plus forte concentration de timbrés en tout genre au mètre carré. Mais rassurez-vous ils ne sont pas nombreux. Et comme il n’y a plus qu’une femme (intouchable) parmi eux, leur extinction prochaine est à espérer. Surtout si un ou plusieurs éléments extérieurs viennent accélérer le processus d’extermination.
Difficile de vous parlez de ce bouquin sans prendre le risque d’en dire trop. Une chose est certaine, je ne m’attendais pas du tout à ce que l’intrigue prenne une telle tournure. A moi maintenant de vous convaincre en restant dans une approche très générale.
Vous l’aurez compris difficile d’éprouver la moindre empathie pour les habitants de Cotton’s Warwick ! Mais ne généralisons pas, deux exceptions viennent confirmer la règle. Karen, la seule femme encore présente dans ce bouge infâme, gérante du pub, qui bénéficie de la protection de l’autre salopard de Quinn. Et puis il y a l’autre (c’est comme ça que les locaux l’appellent), un personnage marginalisé par les autres qui ne fait rien pour se faire accepter… c’est d’ailleurs ça qui le rend plus ou moins sympathique.
Âmes sensibles s’abstenir. J’aurai peut être dû commencer par là. Avec sa galerie de dégénérés alcoolisés et déshumanisés Michaël Mention extirpe ce qu’il y a de plus noir chez l’homme ; la violence est omniprésente et monte crescendo jusqu’à atteindre des sommets dans l’ignoble. On en viendrait presque à se sentir coupable de prendre plaisir à lire de telles ignominies. Un conseil, mangez léger avant de vous lancer !
Histoire de rendre la lecture encore plus éprouvante l’auteur opte pour un écriture taillée à la kalach’, on ne peaufine pas, on ne contourne pas, on va à l’essentiel. Brut de décoffrage. Même la mise en page est en raccord pour prendre le lecteur aux tripes et les tordre jusqu’au point de rupture. Mais (et là encore une vague culpabilité vient jouer les troubles fête) il n’en reste pas moins que c’est superbement écrit. Et les hommes là-dedans ? Ont-ils toujours été des brutes épaisses décérébrées ?
Restent toutefois quelques questions sans réponse ce qui peut être un tantinet frustrant. J’aurai ainsi aimé en apprendre davantage sur ce mystérieux « suicide des femmes ». Idem sur le triste sort de Dora.
Un roman tout en noirceur où l’espoir est un luxe que l’on ne peut s’offrir. Un roman très visuel qui m’a souvent renvoyé à des références (personnelles) cinématographiques, je citerai en vrac : La Colline A Des Yeux, Délivrance et bien entendu Razorback. Difficile aussi de ne pas penser à la série TV (je n’ai pas lu le roman) Zoo dont je dois d’ailleurs regarder la seconde saison…
Un roman qui ne devrait laisser personne indifférent… un des rares romans pour lesquels j’ai pris un peu de recul avant de me ruer sur mon clavier (pas trop, il faut que ça reste une réaction à chaud) pour vous offrir ces quelques mots.

MON VERDICT
jd3dCoup de poing

13 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Michaël Mention – Bienvenue A Cotton’s Warwick »

  1. Un livre très difficile oui, d’une violence rare, mais qui n’est pas gratuite. Un vrai livre de genre, encore un autre style pour l’auteur. Et quelle plume ! Mention est un surdoué de l’écriture

  2. Oui, faut prendre du recul lorsqu’on doit faire la chronique d’un tel livre ! 😀 Moi, publiée demain, j’en avais d’autres sur le feu… j’en ai toujours plein sur le feu 😉

      1. Si j’avais su, j’aurais plongé plus doucement et emporté de quoi manger et boire, sans oublier mon chapeau de paille et une canon sciée !

  3. Hum hum… ça a l’air flippant et pourtant je veux le lire ! ^^ je crois qu’il va venir s’ajouter à la liste d’envies, surtout que j’avais lu Jeudi noir du même auteur et qu’il m’avait plu.

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