[BOUQUINS] Eric-Emmanuel Schmitt – Oscar Et La Dame Rose

E.E. Schmitt - Oscar Et La Dame RoseAu programme de l’AlexandriZ’s Book Club (comprendre la lecture commune de la Team AlexandriZ) de ce mois de juillet, Oscar Et La Dame Rose d’Eric-Emmanuel Schmitt.
Ce court roman se présente sous la forme de lettres que Oscar, un garçon de 10 ans atteint d’une leucémie en phase terminale, adresse à Dieu. Il y  parle de la maladie, de sa vie à l’hôpital, de ses amis et de sa relation avec Mamie-Rose, une vieille dame bénévole qui vient donner un peu de réconfort aux enfants hospitalisés et surtout la seule qui le regarde autrement que comme un enfant malade condamné.
C’est le premier roman de cet auteur que je lis et franchement je ne suis pas certain qu’il me serait arrivé entre les mains sans le Book Club ; d’une part, vous l’aurez compris en parcourant ce blog, ce n’est pas franchement le style de littérature qui m’attire de prime abord, d’autre part la notion de lettres à Dieu est un concept difficile à accepter pour l’athée que je suis. Mais finalement j’ai décidé de laisser de côté ces « réserves » pour céder à la curiosité d’une lecture « nouvelle ».
Certes de prime abord le ton des fameuses lettres peut paraitre bien trop mature pour un enfant de 10 ans mais ayant eu l’occasion de voir un reportage sur ces enfants hospitalisés en tant que « grands malades » il était clair que leurs réponses face aux questions des journalistes étaient beaucoup plus posées et réfléchies (voire désabusées) qu’auraient pu l’être celles d’enfant en bonne santé. En soi c’est assez logique, le gamin malade découvre non seulement que la vie peut vous réserver de belles vacheries mais en plus de ça il prend conscience qu’elle est précaire ; l’innocence de l’enfance prend une sacré baffe dans de telles circonstances. C’est donc un aspect qui ne m’a pas choqué outre mesure, d’autant que le style est agréable et rend la lecture facile malgré le contexte éprouvant de l’histoire.
Envolées mes réticences, j’ai lu le bouquin en une matinée. Finalement on fait facilement abstraction du côté « lettres à Dieu », l’auteur évite le bourrage de crâne à la sauce judéo-chrétienne, l’aspect philosophico-spirituel de la religion est tenu à l’écart pour privilégier les échanges entre Oscar et sa confidente, Mamie-Rose, et bien entendu son monologue avec Dieu. Difficile (pour ne pas dire impossible) de rester de marbre face à un enfant malade condamné à mourir, mais aussi injuste que cela puisse être l’auteur évite de tomber dans le sentimentalisme mièvre ; aussi émouvant et touchant que soit le récit il est ponctué de touches d’humour, du coup on peut, au fil de la lecture, se retrouver avec un large sourire et l’instant suivant avoir les yeux qui picotent (parfois plus mais chut j’ai ma réputation d’ours grognon à protéger).
Contrairement aux apparences le thème central du bouquin n’est pas la mort (inéluctable on le sait dès le départ) mais bel et bien la vie, je finirai ce post par ce court extrait : « J’ai essayé d’expliquer à mes parents que la vie, c’était un drôle de cadeau. Au départ, on le surestime, ce cadeau : on croit avoir reçu la vie éternelle. Après, on le sous-estime, on le trouve pourri, trop court, on serait presque prêt à le jeter. Enfin, on se rend compte que ce n’était pas un cadeau, mais juste un prêt. Alors on essaie de le mériter. Moi qui ai cent ans, je sais de quoi je parle. Plus on vieillit, plus faut faire preuve de goût pour apprécier la vie. On doit devenir raffiné, artiste. N’importe quel crétin peut jouir de la vie à dix ou à vingt ans, mais à cent, quand on ne peut plus bouger, faut user de son intelligence. » Enfin ce livre est un bel hommage à ces bénévoles qui consacrent un peu (beaucoup) de leur temps libre aux enfants hospitalisés, chacun de ces jeunes malades devrait avoir sa Mamie-Rose…
Ma note (A : Excellent – B : Bien – C : Moyen – D : Déçevant) :
Mon appréciation globale sur ce livre : B
– Est-ce que je conseillerai ce livre à d’autres personnes ? B – Oui, mais en ciblant bien lesdites personnes.
– Est-ce que je lirai d’autres livres de cet auteur ? B/C – Peut être mais ce n’est pas ma priorité.
– Est-ce que je relirai ce livre ? C – Non, à part peut être quelques extraits que j’ai relevé çà et là.

4 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Eric-Emmanuel Schmitt – Oscar Et La Dame Rose »

  1. Je l’ai lu en une seule nuit… impossible de m’arrêter, fasciné par le courage et constamment tiraillé entre les larmes et le sourire.

  2. Bonjour, quel était le documentaire sur les enfants considérés comme « grands malades » que tu as visionné ?

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