[BOUQUINS] Henri Loevenbruck – L’Apothicaire

Henri Loevenbruck - L'ApothicaireComme annoncé je change radicalement de registre littéraire avec L’Apothicaire de Henri Loevenbruck. Pour être tout à fait franc je ne me serai certainement pas attardé sur ce bouquin s’il n’avait été sélectionné comme lecture du mois suite à un sondage de la Team AlexandriZ, en effet les romans plus ou moins historiques ce n’est pas vraiment ma tasse de thé mais j’ai toutefois décidé de me prêter au jeu…
Paris, janvier 1313. Andreas Saint-Loup, apothicaire reconnu et par ses pairs et par sa clientèle, découvre un matin que sa maison abrite une pièce dont il avait oublié l’existence et que personne ne semble jamais avoir remarquée. Puis il y a ce tableau qui soudainement lui paraît étrange avec une partie de la toile qui semble avoir été effacée. Et pour couronner le tout voilà qu’il est arrêté pour de prétendus troubles à l’ordre public… Et si ce n’était là que le début des ennuis pour l’apothicaire ? Et si les réponses étaient entre les mains de la Schola Gnosticos, une mystérieuse confrérie gnostique ? Andreas Saint-Loup souhaite plus que tout découvrir la vérité sur tous ces mystères. Mais il devra pour cela échapper non seulement aux hommes du roi lancés à sa poursuite, mais aussi à deux assassins qui ne reculeront devant rien pour l’arrêter…
L’auteur se place dans la peau d’un narrateur extérieur à l’action pour nous plonger littéralement au coeur du Moyen Age, parfois didactique mais jamais pompeux ou assommant, le style, volontairement « ancien » reste très agréable à lire et contribue à nous mettre dans l’ambiance. Si au cours du récit on croise certains personnages historiques à aucun moment on bascule dans le cours d’Histoire pur et dur, au contraire l’auteur annonce la couleur d’entrée de jeu avec la citation d’Alexandre Dumas : « Il est permis de violer l’Histoire, à condition de lui faire un enfant. ».
La première partie du récit pose les bases de l’intrigue, sans être particulièrement rythmée elle se lit avec une surprenante fluidité (surtout pour moi qui suis relativement hermétique aux récits historiques) ; dès la deuxième partie par contre le rythme change, la course poursuite est engagée et l’on se retrouve au coeur d’un thriller moyenâgeux teinté d’ésotérisme avec un pointe de conte philosophique çà et là. Un genre qui pourrait faire penser à certains titres de Umberto Eco mais nettement plus facile à aborder et donc bien plus agréable à lire… Il n’en reste pas moins qu’au fil des pages on se demande bien comment vont se croiser les destins de nos trois fugitifs, Andreas Saint-Loup et Robin, son apprenti, d’un côté et la jeune Aalis de l’autre…
J’avoue (bêtement) que je partais avec quelques réserves en attaquant ce roman, et pourtant force est de constater que j’ai tout de suite été happé par l’histoire, certes la qualité de l’écriture et du récit y sont pour beaucoup mais il y a plus que ça, une fois dans l’intrigue on n’a plus envie de lâcher le bouquin avant d’avoir eu la (ou plutôt devrais-je dire les) clé(s) de l’énigme (là encore il serait plus juste de mettre énigmes au pluriel). Dommage toutefois que certains points du récit ne soient pas plus étoffés (on peut se demander l’intérêt de donner une soeur à Andreas et de ne pas exploiter ce personnage). Ceci dit ce bouquin restera une agréable surprise…

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