[BOUQUINS] Stephen King – L’Outsider

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S. King - L'Outsider
Titre : L’Outsider
Auteur : Stephen King
Éditeur : Albin Michel
Parution : 2019
Origine : USA (2018)
576 pages

De quoi ça cause ?

Le viol et le meurtre sauvage du petit Frank Peterson secouent la petite ville de Flint City (Oklahoma). Toutes les preuves scientifiques accusent Terry Maitland, le populaire coach sportif ; il n’en faut pas davantage à la police et aux services du procureur pour décider de procéder à une arrestation spectaculaire.

Alors qu’ils pensaient que l’affaire serait rapidement bouclée, Terry Maitland réfute l’accusation ; non seulement il a un alibi en béton, mais de nombreux témoignages confirment sa version des faits…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Stephen King et que je suis un fan inconditionnel depuis des années.

Pour oublier la déception causée par son dernier roman, Sleeping Beauties, et retrouver un KING au sommet de son art.

Ma Chronique

Je n’ai jamais perdu foi dans le talent de Stephen King, je vais donc considérer que Sleeping Beauties aura été un accident de parcours. Un accident presque effacé par le très bon roman court, Gwendy Et La Boîte A Boutons, mais j’espérais beaucoup de son nouveau vrai roman.

Alors, verdict ? Est-ce que L’Outsider a fini de balayer mes doutes ? Sans hésitation la réponse est un grand OUI franc et massif. Avec ce roman on retrouve un Stephen King au summum de son art. La quintessence du King ! Et j’exagère à peine…

Histoire de donner le ton d’entrée de jeu, Stephen King ne vous fera pas passer par le pédiluve ; non, il vous balancera direct dans le grand bassin ! L’Outsider s’ouvre en effet sur un crime particulièrement sordide, sordide par son mode opératoire, mais aussi et surtout par sa victime qui est un gamin de onze ans.

Nous voilà donc en présence d’une enquête de police qui s’annonce plutôt conventionnelle pour les amateurs du genre… mais il ne faut pas se fier aux apparences, surtout quand le Maître du Jeu se nomme Stephen King. En fait d’office les choses paraissent trop évidentes pour être uniquement ce qu’elles paraissent être. Et la suite des événements ne tardera pas à nous donner raison.

Nous voilà en présence d’un accusé que tout accuse de façon irréfutable, et ce même accusé qui a un alibi tout aussi indiscutable… Exit le polar classique, bienvenue dans l’univers du King !

Même si le bouquin continue alors à ressembler à un polar pur et dur, il ne faut pas sortir de Normale Sup’ pour comprendre que l’explication ne peut être rationnelle. La vérité est ailleurs comme diraient les agents Mulder et Scully (X-Files).

Avant de nous plonger dans cet ailleurs, fortement teinté de fantastique, Stephen King va nous offrir une douche froide. Un rebondissement certes pas totalement imprévisible, mais auquel subsistait un mince espoir d’échapper… Décidément l’auteur semble plus déterminé que jamais à n’accorder aucun répit à ses lecteurs (et le pire c’est qu’on en redemande).

Je ne m’épancherai pas davantage sur l’intrigue, sachez simplement que l’auteur la mène de bout en bout d’une main de maître sans le moindre temps mort. Soyez assuré qu’il n’a pas fini de malmener ses personnages, et nous avec accessoirement.

Une bonne intrigue ne suffit pas toujours à faire un bon roman, il faut aussi que les personnages soient mitonnés aux petits oignons pour lier la sauce. Et en l’occurrence ils viennent littéralement sublimer l’intrigue, tant par leur profonde que par l’évolution (parfois contrainte et forcée… mais c’est pour la bonne cause) de leurs relations.

Fidèle à son habitude, Stephen King place au fil de son récit quelques références à ses précédents romans. Il va même un peu plus loin cette fois en faisant directement intervenir Holly Gibney dans le déroulé de son intrigue. Si vous avez lu la trilogie Bill Hodges, nul doute que vous vous souviendrez de son inénarrable acolyte (si vous ne l’avez pas encore lue, je vous suggère de vous ruer dessus, vous ne le regretterez pas).

Bien que Stephen King se revendique fan de Stanley Kubrick, il a toujours affirmé haut et fort qu’il détestait le film Shining, qui, selon lui, ne respecte pas l’esprit de son roman. Monsieur King aurait-il la rancune tenace ? Une remarque de Holly, en forme de pique, pourrait en effet le laisser supposer :

J’ai déjà vu Les Sentiers de la gloire une dizaine de fois, au moins. Un des meilleurs films de Kubrick. Bien meilleur que Shining et Barry Lyndon, si vous voulez mon avis.

Pour rester dans la catégorie des clins d’œil, j’ai du mal à croire que le panneau de signalisation « MARYSVILLE 1280 HABITANTS » soit une pure coïncidence ; la référence au roman de Jim Thompson, Pottsville, 1280 habitants, est un peu trop flagrante pour n’être que le fruit du hasard.

Chaque fois que j’ai dû me détacher de ce bouquin, je l’ai fait à regret tant il me tardait de découvrir la suite. Résultat des courses, il m’a fallu à peine plus de deux jours pour dévorer les presque 600 pages ; et encore, je suis convaincu que si je l’avais entamé en période de congés je me le serai avalé d’une traite.

Avec ce roman l’auteur s’offre une forme de retour aux sources tout en proposant une oeuvre totalement nouvelle et originale. De quoi définitivement rassurer son public, ses muses (quelles qu’elles soient) n’ont pas fini de lui inspirer de belles et terrifiantes histoires. Mais aussi et surtout des histoires d’une redoutable efficacité.

Même en voulant pinailler je ne parviens pas à trouver de reproches à adresser à ce roman ; comme je vous le disais au début de cette chronique, c’est la quintessence du King. Une totale réussite sans la moindre fausse note.

MON VERDICT
Coup double

24 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Stephen King – L’Outsider »

  1. Un formidable cru, oui.
    Ce qui est génial, c’est que je vois passer beaucoup de lecteurs qui découvrent le King avec ce roman et qui adorent. Ce bouquin est en effet parfait pour entrer dans son univers

  2. Waouh !! ton article donne envie d’aller direct acheter ce bouquin !! D’habitude, King je le lis en poche mais je vais peut-être faire une exception pour celui-ci…

    1. Si tu veux te mettre dans l’ambiance, il y a une nouvelle dans le même univers dispo gratuitement sur les principaux sites marchands, Laurie. Par contre c’est en numérique.

  3. « viol et le meurtre sauvage »… Ben dis donc, ça commence fort, le roman ! Là, ce n’est clairement pas le monde des Bisounours.

    Le King, j’adore, surtout sa voix de velours lorsqu’il me chante « In the ghetto »… Zut, j’ai encore confondu les King 😆

    Pas lu sleeping beauties, mais ton avis défavorable et celui que Yvan n’a pas écrit m’ont détourné de ce roman, j’éviterai donc une déception Kinguesque. On sent bien la pique pour le film shining en effet et vu le nombre d’habitants, ça pue la référence à Thompson !

    Bon, yapuka trouver du temps ! Le pire, c’est que j’ai eu des congés ! 😀

    1. Bizarrement je lis beaucoup moins quand je suis en congés…
      Le King pour moi c’est comme une sirène, impossible de résister à son appel. Heureusement le plus souvent on évite le naufrage.
      J’aime bien aussi l’autre King 😀 Par contre je préfère McDo à Burger King…

      1. Pas de burger king à Bxl, ou alors, j’en ai pas vu, mais j’en ai fait un à Londres, pas le choix. Je ne suis pas fast-food…

        Oui, le King est une sirène, on ne lui résiste pas et il le sait 😆

        Elvis aussi je l’aime bien, mais il ne donne plus de concert… 😀

      2. Oui Elvis vit retiré dans une base secrète de l’armée américaine, avec Marylin… c’est bien connu !
        Pas fan de fast-food non plus, une fois de temps en temps pour changer (j’habite à 100 mètres du McDo ça aide).

      3. Et si on en croit certains, Hitler s’est enfui au Brésil dans une base secrète parce que le pharmacien du coin a vendu des cachets pour les maux d’estomac… Le tout avec l’aide des aliens… 😆 Les théories fumeuses de certains…

        Quand je vois les prix, je me dis que la pizzeria plus loin m’offrira mieux pour le même prix et que j’aurais une pizza rapidement, qu’elle sera chaude et ma bière fraiche ! :p

        Tiens, j’ai lu que des francophones se plaignaient de la vie chère de la Nouvelle-Calédonie… La bière d’exportation y serait hors de prix !

      4. Et Michael Jackson est entré dans les ordres pour pouvoir continuer à tripoter des enfants en toute impunité… OK je sors !

        L’alcool est hors de prix, entre 2018 et 2019 elle a augmenté de 58% grâce à un jeu de nouvelles taxes « pour notre bien ».
        Le pack de 6 canettes 33 cl de bière locale (Number One ou Manta) flirte avec les 10€.
        La bouteille de Jack lambda (old n°7) oscille entre 48 et 61€ selon les enseignes.

        Je consomme nettement plus de pizzas que de burgers (et plus de burgers faits en snack que de McDo).

      5. Je sors aussi parce que j’ai ri et que je ne devrais pas ! Mais l’humour a le mérite de ressortir des vieilles horreurs qu’on oublie un peu trop vite, hélas.

        Putain, sa mère, les prix de tarés !!!! J’avais lu que les deux se plaignaient du prix de la bière belge, notamment, hors de prix, apparemment. Si la bibine locale est au prix de celle d’abbaye chez nous, je n’ose imaginer les prix de celles des monastères du plat pays qui est le mien ♫ :/

        Ok, si je vais chez toi, je ne boirai que de l’eau !!

        Mes burgers, je les fais moi-même et ils sont bien meilleurs que tout ceux du MacDo réunis ! 😀

      6. Une bière de monastère ou d’abbaye, je pense que tu la touches à 10€ la bouteille de 50 cl… et encore, en étant optimiste !

        Le record du moment pour le Jack : 67€ dans un supermarché de la place.
        Même les petits commerçants n’osent pas le vendre aussi cher !!!

        Et je te parle pas des vins et champagnes !

      7. Il faut que je vienne en Belgique manger une plâtrée de moules frites copieusement arrosée de bière.
        De bonnes moules noires fraîchement pêchées… ici on trouve essentiellement de grosses moules vertes en provenance de Nouvelle-Zélande, de temps en temps des moules noires au rayon surgelés.

        Le top ici niveau bière ça reste Les 3 Brasseurs, sauf que la chope de 50 cl est à plus de 10€.

        Si tu veux te faire peur : http://www.cuenet.nc/3-brasseurs.html
        Tu as leur carte complète avec les prix. Pour avoir en euro tu divises par 120 (119.332 pour être précis).

        De quoi te dégoûter de venir en vacances. 😀

      8. Hem, de où tu crois qu’elles viennent, nos moules ??? N-Z pour la plupart !!!! Pour des bonnes moules, petites, goutteuses et merveilleuses, faut aller, non pas à Pigale, mais à la côte d’opale !! Putain sa mère, elles sont pas chères et délicieuses !! La vlaamse kust de mon pays peut aller se faire mettre, à 25€ le moule-frites sur la digue, je vais ailleurs ou je demande à ma maman de les faire !

        Bon, je vais aller me dégoutter d’aller en vacances chez toi, alors ! 😆

      9. Des moules bretonnes (je ne connais pas celles de la côte d’opale) avec des frites belges et de la bière belge.
        Le menu se complique…

      10. Les moules sont internationales et je parle bien du mollusques et pas du sexe féminin 😆

        Ma foi, si tu reviens sur le vieux continent, passe à la côte d’opale, à Wissant, chez Nicole (ni cravate) 🙂

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