[DVD] Les 3 Royaumes (Version Longue)

Les 3 RoyaumesRetour à nos traditionnelles pauses DVD du week-end avec deux séances pour un seul film, et pour cause nous avions opté pour la version longue (4h30 contre 2h20 pour la version sortie en salle) du film Les 3 Royaumes, réalisé par John Woo qui renoue avec les tournages en Chine à l’occasion de ce tournage démesuré…
Chine, an 208, Dynastie Han, l’empire est divisé et l’ambitieux premier ministre Cao Cao (Zhang Fengyi) rêve de s’asseoir sur le trône d’un empire réunifié, pour cela il réussit à convaincre l’empereur de partir en guerre contre le Royaume de Shu, gouverné par Liu Bei (You Yong), pourtant oncle du souverain. Face à la supériorité numérique des forces impériales Liu Bei dépêche son stratège, Zhuge Liang (Takeshi Kaneshiro) dans le Royaume de Wu, au sud, afin de convaincre le roi Sun Quan (Chang Chen) de faire front commun contre le ministre. Le jeune stratège rencontre aussi le vice-roi Zhou Yu (Tony Leung) et se lie d’amitié avec lui ; face à la force brute des armées de Cao Cao les deux hommes vont rivaliser d’astuce et de stratégie pour essayer de faire tourner le vent en leur faveur. Au pied des Falaises Rouges l’ultime bataille se prépare…
Il faut savoir qu’à la base Les 3 Royaumes est un récit de plus de 3000 pages écrit par Luo Guanzhong, il est à la Chine ce que L’Illiade et L’Odysée d’Homère est à la Gréce, un texte où se mêlent Histoire et fiction pour aboutir à l’une des plus grande saga de la littérature chinoise ; le film de John Woo ne relate qu’un épisode de ce récit, la fameuse bataille de la Falaise Rouge. Force est de constater que le réalisateur s’est donné les moyens pour réaliser un film à la hauteur de ce mythique conflit qui changera le visage de la Chine.
Je dois avouer que généralement j’ai un peu de mal avec le cinéma asiatique, la façon de tourner et de jouer est plutôt déconcertante pour les habitués du cinéma hollywoodien que nous sommes ; mais d’un autre côté j’ai toujours trouvé que John Woo sortait du lot (même avant son « exil » américain) et il le confirme une fois de plus. Certes le projet est ambitieux mais il relève le défi brillamment sans toutefois en faire trop (les combats aériens à la sauce Tigre & Dragon c’est vraiment pas mon truc) tout en restant spectaculaire ; il a su conserver un juste milieu entre la réalité historique et la fiction pour donner une réelle profondeur aussi bien à son scénario qu’à l’ensemble des personnages.
N’ayant pas vu la version « courte » (je ne dirai pas normale vu que c’est cette version longue qui a été diffusée en Asie, la version abrégée étant réservée au public occidental) je ne saurai dire quels sont les avantages et inconvénients de l’une ou de l’autre, une chose est certaine à part peut être quelques rares longueurs dans la première partie je ne vois pas trop comment amputer le film de plus de heures sans lui nuire… Mais bon il semblerait, au vu du succès rencontré par le film, que le réalisateur a aussi su relever ce défi.
Les 3 Royaumes a bénéficié du plus gros budget du cinéma chinois (80 millions de dollars, on est loin des centaines de millions d’Avatar) et ça se voit, que ce soit dans les décors, dans le nombre impressionnant de figurants ou dans les reconstitutions des diverses scènes de combat on est face à du grand spectacle haut de gamme et on en redemande ! Pour son retour sur sa terre natale et à ses premières amours (le film historique) John Woo signe un pur chef d’oeuvre qui devrait rester dans les annales du genre (le cinéma Historique avec un grand H) bien au-delà des frontières chinoises ou même asiatiques.

Trucs en vrac et pas franchement en direct-live

DragonComme vous pouvez le constater pas de chronique DVD cette semaine, d’une part parce que nous nous sommes contentés des programmes TV, et de Canal+ notamment, avec Whiteout (un polar enneigé très moyen) et GI Joe (une bouse, comme prévu) et d’autre part parce que j’ai passé une bonne partie du week-end devant ma bécane. Pas pour bosser vous vous en doutez bien !
En fait en vue de la prochaine sortie du second chapitre de la saga Drakensang je me suis replongé dans le premier opus que j’avais lâchement abandonné pour un tas de mauvaises raisons (je dis mauvaises raisons car le jeu est un jeu de rôle plutôt sympa qui tient la route). J’ai donc démarré une nouvelle partie en attendant de pouvoir m’offrir le second chapitre (qui se déroule avant les événements de l’Oeil Noir) en espérant qu’il ne mette pas 6 mois à arriver sur le Territoire comme ce fut le cas de son aîné…
Du coup le rôliste convaincu que je suis (d’abord sur plateau, puis sur PC) s’est livré à une petite réflexion personnelle sur les qualités d’un bon jeu de rôles, pour ne pas dire du jeu idéal (qui n’existe toujours pas malheureusement) :
– A la base du scénario il faut déjà un background qui tienne la route, et ce qu’il s’agisse de l’univers dans lequel se déroule l’aventure, la trame générale de l’histoire ou des personnages ; pour que ce soit immersif il faut que l’ensemble ait une réelle profondeur.
– Le scénario lui même se doit de ne pas être linéaire (et c’est là que le bât blesse pour bon nombre de jeux), évolutif et riche en rebondissements ; le joueur doit se sentir libre d’aller ou bon lui chante (et d’y revenir si besoin) et de donner à l’aventure la direction qui lui correspond le mieux (capital en terme de rejouabilité du produit).
– Qui dit jeu de rôle dit obligatoirement roleplay, il ne s’agit pas ici d’avancer bêtement en castagnant tout ce qui bouge ; un minimum de réflexion et de stratégie doit être de mise pour évoluer dans l’aventure. En cela la quête principale doit s’enrichir de nombreuses quêtes annexes, variables selon l’orientation du personnage et de l’aventure.
– La phase de création du personnage et son évolution est tout aussi cruciale. Il est important de pouvoir bénéficier d’un large de choix de races et de professions et que nos choix impactent réellement la façon de mener le personnage au bout (en faisant progresser ses attributs et compétences).
– Un jeu de rôle implique la gestion d’une équipe (généralement 4 joueurs) il est donc capital que leur complémentarité soit rendue nécessaire pour progresser. L’équipe type est généralement composée de deux gros bras, un voleur et un mage ; les compétences de chacun doivent être exploitées au mieux et l’absence d’une de ces professions devrait être handicapante, pour ne pas dire bloquante.
– Et pour en finir avec ce portrait type de JdR idéal l’interaction entre les membres de l’équipe apporte un bonus non négligeable ; que ce soit sous formes de quêtes personnelles ou de relations entre les membres de l’équipe.
J’ai parfaitement conscience qu’aucun jeu de rôle sur PC ne pourra proposer la richesse et la liberté d’un jeu sur plateau, mais même si ce jeu idéal n’existe pas encore il faut bien reconnaître que ces dernières années nous aurons fournies d’excellents produits de longues heures de jeu… Pour notre plus grand plaisir !

Je profite de ce post fourre-tout pour vous causer en quelques lignes de l’arrivée prochaine (le 30 novembre pour être exact) de la TNT (télévision Numérique Terrestre) sur le Territoire… Comme d’hab le buzz s’est fait à grand renfort de rumeurs plus ou moins folles autour du sujet, sans vraiment connaître les tenants et les aboutissants de la chose. Mais plus les choses se précisent et plus le soufflé retombe…
D’une part pour les ménages ne disposant pas de CanalSat il faudra s’équiper d’un décodeur adapté (Canal a eu le bon goût de mettre à jour ses décodeurs pour être compatibles avec la norme TNT) ; certes le matos sera, pour certains, remboursables en tout ou partie mais on est loin de la gratuité tant vantée !
L’accent était aussi mis sur l’enrichissement du paysage audiovisuel local, certains parlaient même de 18 chaines « gratuites »… Oui mais non parce qu’en fait il faudra se contenter de 8 chaines issues essentiellement du réseau France Télévision… La douche froide !
Mais histoire d’enfoncer le clou on ne va pas s’arrêter en si bon chemin, ceux qui refuseraient de passer au numérique vont vraiment se faire baiser sur toute la ligne. D’une part ils ne bénéficieront plus que d’une chaine (Tempo disparait… bon c’est vrai que c’est pas une grande perte mais quand même) et en plus ladite chaine ne diffusera plus de programmes de France Télévision (déjà actuellement c’est pas terrible je n’ose même pas imaginer à quoi ça va ressembler à partir du 1er décembre).
Et voilà comment la révolution numérique annoncée se transforme en une mauvaise farce… Pour ma part étant abonné CanalSat je m’en fout un peu (beaucoup) et je doute fort que cela modifie mes habitudes télévisuelles.

Pour finir vous avez peut être remarqué (sans doute pas) que j’ai fait un peu de ménage dans mes liens. D’une part j’ai viré Caledosphere de fait d’incompatibilité d’humeur chronique avec un blog (que ce soit son webmaster ou certains intervenants) qui devient de plus en plus nombriliste et moraliste ; pour un anti-Sarko je trouve que le maître des lieux a fait sienne la devise des fans du petit Nicolas : mon blog tu l’aimes ou tu le quittes !
Mais rassurez vous en terme de lisibilité et de beauté de l’écriture vous y gagnez au change puisque je vous fait partager un véritable coup de coeur, le blog de zofia : Revoir un printemps. Et d’ailleurs je terminerai ce post en vous signalant son excellent post sur le cas Facebook ; analyse que je partage à 100% !

Happy Birthday Mr Jack !

Happy birthday Mr Jack160 ans ça se fête ! Certes c’est un hommage posthume mais en tant qu’inconditionnel du Jack Daniel’s je ne pouvais passer à côté de l’occasion de marquer le coup…
Un peu d’histoire pour commencer… C’est en septembre 1850 (ou 1846, selon les sources et en l’absence de registres d’état civil) que le père fondateur de la Jack Daniel’s Distillery voit le jour, mais il faudra attendre 1866, alors que Jack Daniel n’a pas encore 16 ans (disons entre 16 et 20 ans) pour qu’il ouvre sa distillerie à Lynchburg et lance son mythique whiskey le Old n°7. Son procédé est unique, l’alcool est filtré à travers une épaisse couche de charbon de bois d’érable ce qui lui donne une couleur est un goût unique ; toutefois il faudra attendre 1941 pour que la technique soit officiellement reconnue et que le label Tennesse Whiskey voit le jour. Reconnaissance que Jack Daniel ne connaitra jamais puisqu’il meurt en octobre 1911, la distillerie est alors reprise par son neveu Lem Motlow avant de devenir la propriété de Brown-Forman Corporation en 1956.
Son whiskey, alors unique en son genre et dont la recette demeure inchangée, connait rapide un succès populaire (et rapidement international) tant et si bien que la distillerie est, aujourd’hui encore, la plus grande des Etats Unis et fait même partie du circuit touristique de Lynchburg ; quant au Jack Daniel sa constance est certainement la clé de son succès grandissant qui en fait l’un des alcools les plus vendus…
La préparation du Jack Daniel Old n°7 se fait en 4 étapes :
– Un mélange de céréales (maïs, seigle et orge maltée) est distillé pour obtenir l’alambic de base
– Cet alambic est filtré goutte à goutte à travers une couche de charbon
– Le résultat est ensuite vieilli en fûts de chêne blanc dont l’intérieur a été brûlé
– Mise en bouteille après adjonction d’eau (sacrilège !!!) pour faire baisser le taux d’alcool à 40%
La gamme Jack Daniel se décline essentiellement autour de 3 produits :
– Old n°7 (ou plus communément Jack Daniel’s)
– Gentleman Jack (fait l’objet d’une nouvelle filtration après vieillissement, ce qui lui donne un goût plus doux)
– Single Barrel (brut de décoffrage après vieillissement, édition limitée numérotée, le goût est plus acre avec 45° au lieu de 40°)
A l’occasion d’événements particuliers des éditions « collector » de la fameuse Old n°7 peuvent être proposées à la vente, c’est d’ailleurs le cas à l’occasion de cet anniversaire, si le contenant a été retravaillé le contenu reste le même (on va pas changer une recette connue et reconnue par les consommateurs).
Et pour finir je vous invite à visiter le site officiel de la distillerie : Jack Daniel’s Distillery.
Il serait de coutume de terminer ce genre de post par des avertissements du genre « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé » ou encore « A consommer avec modération » mais ce genre d’avertissement hypocrite mais fait doucement rigoler ; faites comme vous voulez mais si vous abusez des bonnes choses évitez de prendre le volant…

[DVD] Paranormal Activity

Paranormal ActivityNotre pause DVD du week-end sera placée sous le signe du cinéma d’épouvante et du paranormal puisque c’est Paranormal Activity, réalisé par Oren Peli, qui rythmera notre début de dimanche après-midi.
Un jeune couple (incarné par Katie Featherston et Micah Sloat) décide de se filmer jour et nuit afin d’en apprendre plus sur les phénomènes paranormaux dont ils sont victimes. Au fil des nuits les phénomènes s’intensifient et se font de plus en plus violents… L’enregistrement vidéo sera la preuve de ce qu’a enduré le couple.
Le film joue la carte du vrai faux documentaire (un genre initié par Cannibal Holocaust en 1978 mais véritablement popularisé par le désormais fameux Projet Blair Witch) pour nous faire vivre le quotidien agité de nos deux héros chez qui la tension va crescendo au fil des nuits. Le résultat est flippant si l’on parvient à se mettre dans la peau des personnages, par contre si l’on reste un spectateur lambda (ce que j’ai été) le tout a un arrière goût de déjà vu, pas désagréable certes mais rien de bien innovant (aussi bien dans le concept même du vrai faux doc que dans le traitement du scénario).
En tout cas pour un coup d’essai c’est un véritable coup de maître pour Oren Peli qui réussi, avec ce premier long métrage, à en faire l’un des films les plus rentables du cinéma (en considérant les recettes rapportées par rapport au budget initial) ; en effet avec un budget d’à peine 15000 dollars et plus de 103 millions de recettes aux USA il se hisse sur la seconde marche du podium, juste derrière Le Projet Blair Witch. Ajoutez à cela un succès critique et public et c’est le jackpot ! Il n’en fallait pas plus pour motiver Hollywood à plancher sur Paranormal Activity 2 avec Tod Williams aux commandes, souhaitons lui plus de réussite que Blair Witch 2, (nettement moins rentable que son ainé et descendu par la critique jusqu’à obtenir un Razzie Award) bien que, pour ma part, je ne vois pas l’utilité d’une suite…

Affaire Kerviel : c’est quoi ce verdict ???

Il me semble que c’est la première fois que j’éprouve l’envie d’écrire un post afin de commenter une décision de justice à l’échelle nationale mais je voulais le faire en ayant le recul nécessaire afin d’éviter de m’embrouiller dans les méandres de la finance et de la bourse… Difficile toutefois de passer à côté de l’affaire Kerviel vs Société Générale tant elle est médiatisée depuis qu’elle a été rendue publique et tant l’énoncé du verdict en a surpris plus d’un !
J’admets volontiers que Jérôme Kerviel n’est pas une blanche colombe pure et innocente, tout comme je comprends l’idée que le procès Kerviel ne doit pas devenir le procès de la SG ; par contre j’ai plus de mal à accepter l’idée que le jeune trader ait pu agir sans que sa hiérarchie ne soit au courant des risques (si tel devait être le cas la SG ne serait pas simplement négligente mais carrément d’une incompétence effrayante) et donc il me semble difficile de dissocier les deux entités (Jérôme Kerviel et la SG).
Petit retour en arrière pour un rapide rappel des faits… C’est début 2008 que la SG rend publique l’affaire en se positionnant d’office comme victime de manipulations frauduleuses d’un de leur jeune trader (le nom de Jérôme Kerviel n’est pas immédiatement annoncé) qui, du fait d’investissements risqués sur des contrats à terme, a entraîné une perte séche de 4.9 milliards d’Euros (c’est à ce jour encore la plus grosse perte financière due à un trader). Rapidement l’affaire fait la Une des médias et paradoxalement Jérôme Kerviel se voit crédité d’une popularité inattendue tandis que l’image de la SG prend du plomb dans l’aile)…
A l’issue d’un procès tout aussi médiatisé le trader est condamné à cinq ans de prison dont 3 fermes et au versement de 4.9 milliars d’Euros de dommages et intérêts à la SG ! Pour la peine de prison je ne trouve rien à redire (quoique en cherchant bien) mais le montant astronomique des dommages et intérêts c’est franchement du grand n’importe quoi (largement aussi risible, pour ne pas dire ridicule, que certaines peines de prisons de centaines d’années énoncées par certains juges américains). Sachant d’une part que dans cette affaire Jérôme Kerviel n’a pas touché le moindre kopeck (au contraire ça lui aura couté plus cher qu’autre chose) je ne vois pas comment il lui serait possible de s’acquitter de sa dette à moindre de pulvériser les records de vieillesse (le salaire net annuel moyen en France est grosso modo de 26.000 Euros, il faudrait donc au trader prés de 188.500 années pour rembourser sa dette) ; d’autre part dans sa complaisante position de victime la SG a tout simplement omis de signaler qu’elle avait déjà récupérer 1.7 milliards d’Euros sous forme de déduction d’impôts ! Les avocats de Jérôme Kerviel ont d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient appel de la décision.
Je ne m’étendrais pas d’avantage sur les hypothétiques failles de la SG, je trouve tout de même étrange qu’en 2007, le même type d’investissement « à risques » de Jérôme Kerviel n’aient pas été détectés, il faut dire qu’à l’époque ces placements généraient des plus-values non négligeables ; si j’étais mauvaise langue je dirai que ceci explique sans doute cela… Mais vous me connaissez, ce n’est pas mon genre de colporter des ragots, n’empêche que… Mais bon il ne s’agit là que d’un ressenti personnel.

Au revoir Monsieur Dassonville

Yves DassonvilleC’est avec surprise et regrets que j’ai appris hier soir que notre haut commissaire, Yves Dassonville, quittait ses fonctions à la fin du mois suite à une promotion au titre de Préfet du Limousin… Evolution de carrière ma foi somme toute plutôt habituelle mais il n’empêche que pour une fois que l’on avait un haussaire avec une paire de couilles bien accrochée on aurait aimé le garder… Et aller avec lui, en toute confiance, vers l’horizon 2014 (date « annoncée » de la sortie des Accords de Nouméa ; reste à savoir sous quelle forme se fera cette sortie).
Arrivé en novembre 2007 alors que la Calédonie, et surtout l’image de la France, n’était pas franchement au beau fixe (notamment à cause du laxisme répété des autorités face aux blocages à répétition de certains syndicats) il a su, tout en privilégiant le dialogue, restaurer l’autorité de l’Etat en Nouvelle-Calédonie. Ces trois années auront été placées sous le signe de l’ordre public et du dialogue (il a largement contribué à un rapprochement entre indépendantistes et loyalistes autour des Accords de Nouméa), une main de fer dans un gant de velours en quelque sorte (ça change agréablement de nos couilles molles habituelles).
Que nous réserve l’avenir ? Début novembre c’est Albert Dupuy, ancien Préfet de l’Isère limogé après les émeutes survenues Grenoble l’année dernière, qui prend la relève… Je ne voudrais pas lui jeter la pierre avant de l’avoir vu à l’oeuvre mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’il traîne un passif peu encourageant ! C’est donc avec ce novice de l’Outremer que nous avancerons, sauf imprévu, vers l’horizon 2014…
En attendant Monsieur Dassonville j’espère que vous garderez de la Nouvelle-Calédonie un souvenir aussi agréable que celui que vous nous laissez ; bonne continuation à vous…

L’Anti-France en chansons

Super DupontJe n’ai jamais caché mes opinions fortement ancrées à droite ni mon attachement indéfectible au camps loyaliste mais il n’empêche que parfois « une certaine » France me donne la gerbe ; celle qui par exemple cautionne le gel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie alors que la mesure est franchement discriminatoire (j’aurai aussi envie de dire anticonstitutionnelle mais le Conseil Constitutionnel a justement décrété le contraire), sympa pour les futurs citoyens calédoniens qui se retrouvent relégués en citoyen de seconde catégorie (cela concernerait 44000 personnes) ! Mais le but de ce post n’est pas de tergiverser sur le passé (même si je suppose que l’avenir nous réserve encore quelques trahisons et « coups de pute »)…
Au moment des évènements des chanteurs locaux avaient repris certains succès de la chanson française en les adaptant à la situation du Territoire à l’époque ; certes certains textes étaient profondément racistes et haineux mais on va dire que c’est l’époque qui voulait ça. Je me rappelle notamment de la chanson « Le France » de Michel Sardou dans laquelle la Calédonie s’appropriait le refrain : « Ne m’appelez plus jamais France – La France elle m’a laissé tomber – Ne m’appelez plus jamais France – C’est ma dernière volonté« … Je profite de ce post pour un petit appel personnel : si quelqu’un possède encore ces enregistrements (sur K7 audio à l’époque) je serai ravi d’en avoir une copie.
Tout ça pour dire que le chanteur engagé et/ou rebelle n’a rien de nouveau mais par curiosité je me suis lancé à la recherches de chansons françaises que l’on pourrait qualifier d’être « Anti-France » (un concept emprunté personnage Super Dupont de Gotlib) sans pour autant sombrer dans les méandres des appels à la haine chers à certains abrutis de rappeurs (et paf j’aime pas le rap, surtout le rap de bas étages… pour ne pas dire des caniveaux).

Le premier titre à me venir à l’esprit est Hexagone de Renaud, avant qu’il ne soit rattrapé par la société (et les abus en tout genre). Bien que le titre ne soit plus totalement d’actualité ça demeure un incontournable du répertoire de notre loubard embourgeoisé. Facile me direz-vous ; en effet ce genre de texte chez un chanteur qui se proclame anarchiste n’a rien de surprenant.
Alors j’ai continué à creuser vers des auteurs plus « politiquement correct » et je suis tombé sur Le Patriote de Raphaël ; le jeune « gendre idéal » abonné aux douces mélodies et aux romances sirupeuses se lâche dans son dernier album ! Surprenant, pas forcément très crédible mais c’est une autre histoire…
Enfin (et oui déjà) je reste dans les dernières sorties d’album et sort la carte Philippe Katerine, OVNI totalement inclassable de la chanson française, il s’illustre encore dans son album homonyme sur plusieurs titres et notamment la chanson Liberté, qui tient en 3 phrases répétées inlassablement…

RENAUD – Hexagone (Amoureux de Paname – 1975)

Ils s’embrassent au mois de Janvier,
Car une nouvelle année commence,
Mais depuis des éternités
L’a pas tell’ment changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y’a qu’le décor qui évolue,
La mentalité est la même :
Tous des tocards, tous des faux culs.

Ils sont pas lourds, en février,
À se souvenir de Charonne,
Des matraqueurs assermentés
Qui fignolèrent leur besogne,
La France est un pays de flics,
À tous les coins d’rue y’en a 100,
Pour faire régner l’ordre public
Ils assassinent impunément.

Quand on exécute au mois d’mars,
De l’autr’ côté des Pyrénées,
Un anarchiste du Pays basque,
Pour lui apprendre à s’révolter,
Ils crient, ils pleurent et ils s’indignent
De cette immonde mise à mort,
Mais ils oublient qu’la guillotine
Chez nous aussi fonctionne encore.

Etre né sous l’signe de l’hexagone,
C’est pas c’qu’on fait d’mieux en c’moment,
Et le roi des cons, sur son trône,
J’parierai pas qu’il est all’mand.

On leur a dit, au mois d’avril,
À la télé, dans les journaux,
De pas se découvrir d’un fil,
Que l’printemps c’était pour bientôt,
Les vieux principes du seizième siècle,
Et les vieilles traditions débiles,
Ils les appliquent tous à la lettre,
Y m’font pitié ces imbéciles.

Ils se souviennent, au mois de mai,
D’un sang qui coula rouge et noir,
D’une révolution manquée
Qui faillit renverser l’Histoire,
J’me souviens surtout d’ces moutons,
Effrayés par la Liberté,
S’en allant voter par millions
Pour l’ordre et la sécurité.

Ils commémorent au mois de juin
Un débarquement d’Normandie,
Ils pensent au brave soldat ricain
Qu’est v’nu se faire tuer loin d’chez lui,
Ils oublient qu’à l’abri des bombes,
Les Français criaient « Vive Pétain »,
Qu’ils étaient bien planqués à Londres,
Qu’y’avait pas beaucoup d’Jean Moulin.

Etre né sous l’signe de l’hexagone,
C’est pas la gloire, en vérité,
Et le roi des cons, sur son trône,
Me dites pas qu’il est portugais.

Ils font la fête au mois d’juillet,
En souv’nir d’une révolution,
Qui n’a jamais éliminé
La misère et l’exploitation,
Ils s’abreuvent de bals populaires,
D’feux d’artifice et de flonflons,
Ils pensent oublier dans la bière
Qu’ils sont gouvernés comme des pions.

Au mois d’août c’est la liberté,
Après une longue année d’usine,
Ils crient : « Vive les congés payés »,
Ils oublient un peu la machine,
En Espagne, en Grèce ou en France,
Ils vont polluer toutes les plages,
Et par leur unique présence,
Abimer tous les paysages.

Lorsqu’en septembre on assassine,
Un peuple et une liberté,
Au coeur de l’Amérique latine,
Ils sont pas nombreux à gueuler,
Un ambassadeur se ramène,
Bras ouverts il est accueilli,
Le fascisme c’est la gangrène
À Santiago comme à Paris.

Etre né sous l’signe de l’hexagone,
C’est vraiment pas une sinécure,
Et le roi des cons, sur son trône,
Il est français, ça j’en suis sûr.

Finies les vendanges en octobre,
Le raisin fermente en tonneaux,
Ils sont très fiers de leurs vignobles,
Leurs « Côtes-du-Rhône » et leurs « Bordeaux »,
Ils exportent le sang de la terre
Un peu partout à l’étranger,
Leur pinard et leur camembert
C’est leur seule gloire à ces tarés.

En Novembre, au salon d’l’auto,
Ils vont admirer par milliers
L’dernier modèle de chez Peugeot,
Qu’ils pourront jamais se payer,
La bagnole, la télé, l’tiercé,
C’est l’opium du peuple de France,
Lui supprimer c’est le tuer,
C’est une drogue à accoutumance.

En décembre c’est l’apothéose,
La grande bouffe et les p’tits cadeaux,
Ils sont toujours aussi moroses,
Mais y’a d’la joie dans les ghettos,
La Terre peut s’arrêter d’tourner,
Ils rat’ront pas leur réveillon;
Moi j’voudrais tous les voir crever,
Étouffés de dinde aux marrons.

Etre né sous l’signe de l’hexagone,
On peut pas dire qu’ca soit bandant
Si l’roi des cons perdait son trône,
Y’aurait 50 millions de prétendants.

RAPHAEL – Le Patriote (Pacific 321 – 2010)

Si j’étais moins intelligent
Si j’avais pas ma carte de lâche
Je leurs foutrais mon pied dans les dents
Je leurs faciliterais pas la tâche

En première page des magazines
Ils sont partout dégueulant
Leurs réformes et leur grippe porcine
Le bon peuple et son président

Mais la France parfois ça me déprime
Et les français sont désolants

Tous des camés, des pédophiles
C’est ce qu’ils pensent ces pauvres tarés
Si tu rentres pas dans la file
Tu finis bien vite aux arrêts
Et dès qu’il y en a un qui tombe
Ils se ramènent tous regrettant
Ils vont tous chialer sur sa tombe
La Légion d’honneur c’est pour quand ?

Et les français sont désolants,
Et la France parfois ça me déprime

Le conformisme des enfants
Qui peuvent pas aligner deux phrases
Et le courage de leur parents
Devant le monde qui s’embrase
Les étrangers, ça va dans des camps
On va quand même pas sauver le monde
Et mes Santiago dans tes dents
C’est toujours mieux que de te répondre
Avec mes amitiés viriles
Et c’est sûr, la France, ça me déprime

Il faut chanter la marseillaise
Et avé’ la main sur le coeur
Moi je la siffle avec les beurs
Prie pour qu’au foot on soit de la baise
L’ordre moral est bien partout
La démago de gauche à droite
J’aime mieux attendre qu’ils soient bien saouls
Avant de me battre

Et les Français sont désolants,
Et le débat est captivant

Ca parle encore dans les cafés
Ca parle toujours dans les journaux
C’est toujours nous qu’on va payer
Tous des pourris, tous au poteau
Que les meilleurs partent en premier
Restent donc que les bons connards
Ca fait longtemps que je l’avais noté
Planqué derrière mes lunettes noires
J’ai comme une idée qu’il faut que je te dise
Cette France, hé bien moi, je la méprise

Et les chanteurs avec quota
Et la déprime de la radio
Que je la coupe même quand c’est moi
On devrait revenir au mono
Mon pote Renaud tu nous manques tant putain
Réveille toi car la France
C’est devenu salement déprimant
Depuis que t’es parti en vacances
Depuis que t’es parti en vacances

PHILIPPE KATERINE – Liberté (Philippe Katerine – 2010)

Liberté, mon cul !
Egalité, mon cul !
Fraternité, mon cul !

A vous de jouer, si vous avez d’autres titres en stock n’hésitez pas à les faire connaître ; je vous demande juste d’essayer de faire en sorte que les titres soient intemporels (c’est pour ça que j’ai volontairement passé sous silence le titre Sarkoland de Trust) et sans véritable haine…

[DVD] Tout Ce Qui Brille

Tout Ce Qui BrilleNotre pause DVD du week-end sera placé sous le signe de la comédie française puisque nous opterons pour la révélation surprise de Géraldine Nakache et Hervé Mimran, Tout Ce Qui Brille.
Deux amies d’enfance (Leïla Bekhti et Géraldine Nakache) vivent dans une triste banlieue parisienne et profitent des nuits pour s’évader dans les hauts lieux des nuits huppées de la capitale, un monde qui n’est pas le leur mais qui les attire irrésistiblement. Et pourtant ce monde du paraître pourrait bien ruiner leur amitié au fur et à mesure que l’une s’enfonce dans le mensonge et les apparences, tandis que l’autre apprend à apprécier son monde et sa vie…
Une sympathique comédie 100% cocorico menée par deux jeunes actrices pleines de naturel et de fraîcheur et par de nombreux seconds rôles (Audrey Lamy, Virginie Ledoyen, Manu Payet…) qui viennent étoffer ce « choc des cultures » sur fond parisien. Et pourtant je ne peux m’empêcher d’avoir un sentiment global plutôt mitigé, sans doute en partie dû au battage médiatique autour du film qui fait que je m’attendais à un truc vraiment exceptionnel, mais aussi à cause de certains clichés faciles qui plombent le film. Certes « tout ce qui brille n’est pas or » mais est-ce pour autant systématiquement de la daube ? A force de vouloir caricaturer à l’extrême les opposés le film manque de crédibilité et frôle même par moment le superficiel…
Voilà pourquoi je dirai simplement « sympathique mais aurait pu mieux faire », heureusement le talent des comédien(ne)s nous fait oublier ces erreurs de jeunesse (pour être tout à franc sur le coup j’ai été beaucoup plus enthousiaste, c’est avec le recul que j’ai émis ce petit bémol). Je sais que c’est plutôt court comme chronique pour ce qui aurait dû être la « comédie de l’année » mais malheureusement même en me creusant la tête je ne trouve rien à ajouter… Ni pour, ni contre… Faudra faire avec !